Enseignement international

Faire l'histoire de l'enseignement international n'a plus guère d'intérêt car le concept a perdu beaucoup de sens, mais il n'en a pas toujours été ainsi et son ambiguïté même et la récupération dont il a, presque dès l'origine et encore maintenant, été l'objet méritaient les recherches et l'engagement qui furent le mien, d'abord dans le cadre de Europe Education puis comme proviseur à l'étranger (Madrid, Rabat) et en France, en particulier au Lycée International dans les pas de Scherer et au sein d'instances comme l'International Schools Association, l'European Council of International Schools ou l'Office du Baccalauréat International de Genève. Dans différentes interventions en colloques ou publications, qui s'échelonnent de 1979 à 2005 (la dernière, synthétique, dans les Cahiers de l'Education n°44), avec même une ou deux resucées de retraité, avant de mettre fin définitivement à toute illusion d'expertise en quelque domaine que ce soit, j'ai développé une analyse qui a été à la base de différentes initiatives allant finalement toutes dans le même sens : défense et illustration du bilinguisme à l'école et d'une certaine conception de l'éducation, et contestation du système français définitivement trop centralisé, trop ignorant de la société civile et rigide. J'en garde de nombreux souvenirs, de combats (victoires et défaites), de voyages instructifs en Europe mais aussi aux Etats-Unis, au Canada, en Amérique du Sud, de personnalités exceptionnelles à qui rendre hommage, et surtout de gens merveilleux comme la journaliste suisse Anna Lietti ou la si catalane Aïna Moll. Sans parler bien sûr de celles et ceux qui ont partagé cette aventure, des désormais absents et absentes qui m'y ont entraîné ou que le hasard y a rendus paradoxalement si présents.