Accidents de jeunesse

Deux accidents de voiture (Je n'ai jamais fait de moto et les chutes à vélo sont que dalle) m'ont marqué, de frayeur rétrospective. Le premier à 17 ans, sans permis et avec la voiture du meilleur ennemi de mon père, lequel m'avait appris à conduire mais n'a jamais eu vent de cette péripétie liée aux CDJ. La nuit dans un virage de la Semoy (affluent belge de la Meuse) en forêt, moi au volant, les autres : « Accélère, accélère ! » Naturellement je freine, triple tonneau, donc trois chocs, trois instants (Sol, sol, sol, merci Beethoven) où le destin est imminent, mais non, rien(mi). Bilan quand même (fa, fa, fa, ré): la voiture foutue, un bras cassé pour la place du mort, mais l'autre passager (nous sommes restés amis) a déclaré être le conducteur, l'assurance a dû jouer et tout fut oublié. C'était l'année de mon bac. Le second quelques années plus tard, à l'époque de notre séjour à Bogotá , sur une « route » de la Guajira, mais cette fois mon vol plané fut aussi celui des passagers qui étaient debout sur le plateau arrière et au vu de la situation s'attendaient au pire. Il est vrai que le conducteur, excité par la présence de nos femmes à ses côtés, ne tenait guère compte de l'état de la piste façon tôle ondulée. Bilan : un bras cassé (encore), la camioneta Ford immobilisée pour la nuit qui tombait. Nous empruntâmes un autre camion, bâché celui-là, bourré (borracho!) par une noce de campagne. Le camion tomba en panne, les serpents nocturnes ôtaient toute velléité de descendre, il faisait froid, nous étions en chemisette, étant partis pour arriver de jour. Heureusement l'aguardiente, la guitare ou la bandola, les maracas et les bongos ont fait leur office. Bilan : Personne ne se souvient plus de ce qui s'est passé avant le petit matin ! Ce n'était pas du Maupassant et les chants et les rythmes colombiens de cumbia résonnent encore. Voir Repères bio[B-C]